Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

26/03/2011

Quand le combat des anges prend corps...

 

michael_arcangel.jpg

    Son seul nom suffit à exprimer le drame de Lucifer : il porte la lumière, mais ne l'est pas. Tout comme un Jean-Baptiste n'est pas la lumière, mais est là pour lui rendre témoignage (Jean 1, 8). Seulement, le cousin de Jésus n'en fait pas tout un drame, lui. Voilà qui explique le destin radicalement opposé de ces deux créatures, l'une sainte, l'autre perdue. Au fond de la révolte satanique, se trouve le refus catégorique d'être par participation, de recevoir son existence d'un autre qui serait l'Être en soi, Dieu.

   L'action satanique oscille donc toujours entre deux pôles, également inaccessibles. D'un côté il entretient la nostalgie de ne pas être l'Être en soi, totalement souverain et indépendant : c'est le vizir qui veut devenir calife à la place du calife (il y a du luciférien dans le personnage d'Iznogoud...) ; d'où la montée au créneau de tous les anges qui ne partagent pas son refus d'être par participation, conduits par Michel (Apocalypse 12, 7), celui dont le nom signifie justement : "qui est comme Dieu ?". D'un autre côté, le diable aspire de toutes ses forces au non-être. Les possédés de l'évangile et leurs tendances suicidaires nous fournissent un aperçu de cette tension vers le néant. Il peut s'agir d'hommes, comme cet enfant que "l'esprit jette tantôt dans le feu et tantôt dans l'eau" (Marc 9, 21), mais aussi d'animaux qui se précipitent du haut d'une falaise dans la mer (Matthieu 8, 28-34). Quant à la deuxième tentation du Christ au désert, elle se présente comme une invitation déguisée au suicide (Matthieu 4, 5-7)... Être l'Être ou ne pas être, tel est ce qui met Lucifer à la question.

   Mais voilà. Le Diable, ce singe de Dieu, s'incarne. Pas littéralement, bien sûr, mais à sa manière, dans les actes des hommes qui rejettent Dieu. Et les moeurs sexuelles, parce qu'elles concernent l'homme dans sa dimension la plus charnelle, constituent le lieu où cette incarnation aura le maximum de visibilité. Surtout à l'heure où le Planning familial et les lobbies en pointe célèbrent toutes les pratiques sexuelles stériles comme le must de l'épanouissent humain. Masturbation et sodomie, dont il était question dans l'article précédent et ses commentaires, correspondent en fait à la mise en chair des deux polarités de l'agir luciférien déterminées plus haut. La première, pure autocomplaisance, prétend n'avoir besoin de personne et se suffire à elle-même. La deuxième, qui mêle la semence de vie aux excréments, est toute entière tendue vers la désagrégation et le néant. Masturbation et sodomie : deux incarnations d'une prétention exorbitante, et qui aboutissent à la même frustration.

   Entre ces deux extrêmes se tient la génération, humble acceptation d'avoir la vie sans l'être et de la transmettre sans en disposer, ni par la contraception, ni par l'avortement. Cette génération dont la fête de l'Annonciation nous a donné cette semaine un exemple magnifique1. Cette génération que tout catholique conséquent se doit de défendre coûte que coûte, dans sa vie comme dans ses engagements, s'il veut demeurer fidèle au cri de "qui est comme Dieu ?". Cette génération qui, vécue de manière responsable, a pour cadre naturel celui de la famille, cellule de base de la société. "Concept ringard !", ricaneront les gens dans le vent. Mais laissons ce vent emporter leurs paroles. Le combat des anges durera jusqu'à la fin du monde. Nous avons une guerre à mener.2

1Pour la messe de l'Annonciation, l'Église a choisi comme psaume le texte dont l'article précédent extrayait la phrase : mon Dieu, voilà ce que j'aime : ta loi me tient aux entrailles"(Ps. 40, 9). De plus, dans cette phrase comme dans le cri d'Elizabeth "le fruit de tes entrailles est béni" (Luc, 1, 42), "entrailles" traduit un même mot grec, χοιλία. Voilà un double indice de ce que ni l'Écriture ni l'Église ne séparent fidélité à Dieu et fécondité de l'existence, ce que tendait à démontrer humanisme ou onanisme, il faut choisir.

2Suite à la note humanisme ou onanisme, il faut choisir !, Barbarossa a laissé sur le blog un commentaire qui mérite d'être lu. C'est à ce texte, et surtout à la remarque très pertinente selon laquelle "la sodomie c’est le retour au néant, c’est l’inversion démoniaque, c’est le processus de Contre-genèse à portée de main", que ce nouvel article doit son existence. Viva Barbarossa !

19/03/2011

Humanisme ou onanisme, il faut choisir !

 

  Mardi 18 mai 2010, 19h30, Lyon, place Saint-Jean. Devant la cathédrale, homosexualistes et catholiques se font face, séparés par un double cordon de CRS. Les banderoles s'agitent, les slogans fusent : "le Paradis, on s'en fout", "enculons-nous dans Saint Jean" (sic). On n'est manifestement pas en panne d'inspiration côté gay, et lorsque pour la énième fois, les cathos scandent : "nous sommes tous des enfants d'hétéros, première, deuxième, troisième génération !", la réplique ne se fait pas attendre, ironique, cinglante : "Première, deuxième, troisième masturbation !" Mine de rien, et peut-être inconsciemment, nos amis gays, lesbiens et autres trans- ont mis le doigt sur ce qui, dans le paysage spirituel de notre époque, constitue une véritable ligne de partage des eaux. Génération et masturbation constituent deux options aussi inconciliables que les deux groupes de manifestants, soigneusement tenus à distance l'un de l'autre par les forces de l'ordre.

   C'est tout sauf un hasard si l'option contre Dieu se trouve dans le camp de l'onanisme. "Leur dieu, c'est leur ventre", affirmait déjà sans ambages l'Apôtre (Phil. 3, 19). Le vrai catholique s'unira sans arrière-pensée au chant du psalmiste : "mon Dieu, voilà ce que j'aime : ta loi me tient aux entrailles" (Ps. 40). Les entrailles ! Lieu d'accueil, de fécondation. Pensons seulement au fruit des entrailles dont fait mention la prière à la Vierge ! Mais notre époque a cette fécondité en horreur, elle qui valorise toutes les pratiques sexuelles, pourvu qu'elles demeurent stériles. Car ce qui tient le plus aux entrailles de notre occident matérialiste, ce sont ses entrailles elles-mêmes...

   La génération révèle de soi sa dimension communautaire, celle de la gens et du genus. Au cœur de tout acte de génération responsable se trouve nécessairement l'ouverture à l'altérité, celle des deux conjoints l'un à l'autre, à l'enfant qu'ils accueillent, à la société devant laquelle ils se porteront responsables de celui-ci. À l'inverse, la masturbation représente l'acte le moins ouvert qui soit, l'assouvissement « en circuit fermé » d'un désir qui n'aboutit à rien. L'acte lui-même ne sort pas du pur organique : il ne s'agit que de se polluer la main, pour s'en tenir à l'étymologie !

   La fermeture de l'homme à Dieu entraîne par nature une fermeture de l'homme à l'homme. Demandez-vous pourquoi tant de jeunes perçoivent la maternité comme une maladie. Ouvrez les yeux, interrogez votre entourage : qui de nos jours a des enfants ? Quels sont majoritairement les choix spirituels des familles nombreuses ? Faites votre enquête, et vous le constaterez : l'individualisme, et l'option contre Dieu qu'il implique, sont voués à la stérilité. Il ne s'agit plus là d'une pieuse considération, mais d'un constat vérifiable sur le plan démographique.