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11/03/2018

L'heure des ténèbres

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Le père James Martin introduisant le groupe Metallica (Colbert Report, 24 septembre 2013)

On peut sans exagération qualifier les nouvelles ecclésiales des derniers jours de calamiteuses. Calamiteuses, mais peu surprenantes, pour qui a suivi avec un tant soit peu d'attention le début du pontificat de François. En voici une liste non exhaustive :

-Un prostitué a livré à l'archevêque de Naples un dossier de 1200 pages démontrant, preuves à l'appui, l'appartenance d'une soixantaine de prêtres et séminaristes à un réseau gay (source 1 et 2). Cette affaire n'est pas sans rappeler, il y a quelques mois, l'orgie gay assaisonnée de cocaïne qui s'était tenue dans l'appartement d'un prêtre situé dans le bâtiment même de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (source). Tout un symbole…

-Le Cardinal Kasper vient de lancer publiquement l'hypothèse que si le Pape François n'a pas évoqué l'usage des contraceptifs dans Amoris Laetitia, c'est qu'il n'y est pas opposé (source). Attention, Kasper n'est pas n'importe qui : c'est celui qui, selon François, fait de « la théologie à genoux » lorsqu'il prétend ouvrir la communion aux divorcés remariés (source). On sait que sur ce point, François lui a donné raison (source). Existe-t-il une raison sérieuse pour que ce ne soit pas à nouveau le cas à propos de la contraception ? Surtout lorsque l'on sait qu'une grande relecture d'Humanae Vitae est en cours au Vatican pour le cinquantième anniversaire de l'encyclique (Cf. n°1658 de L'Homme Nouveau, p. 24, Thibaud Collin, « Vers une liquidation organisée d'Humanae Vitae pour son anniversaire ? »). La révolution bergoglienne suit son cours…

-Sous le mauvais prétexte de refuser l'acharnement thérapeutique, le Cardinal Paglia, Président de l'Académie Ponficale pour la Vie (sic), a approuvé le fait que le respirateur du petit Alfie Evans soit débranché (sources 1 et 2). Comme si donner de l'oxygène à quelqu'un pouvait relever de l'acharnement thérapeutique !

-Toujours à l'Académie Pontificale pour la Vie, qui porte désormais tellement mal son nom que d'anciens membres ont décidé d'en créer une autre (source), le rabbin Fishel Szlajen justifie l'avortement dans certains cas comme le viol (source).

-Le Père James Martin (voir la photo en tête de l'article), jésuite nommé par le pape consultant au service de communication du Vatican (source), en remet une couche sur l'accueil de l'homosexualité (et non simplement des personnes homosexuelles) par l’Église (source).

-Le synode sur l'Amazonie (2019) sera l'occasion d'une attaque en règle contre le célibat sacerdotal (source).

À l'heure où nous sommes, le doute n'est plus permis. Nous nous trouvons bel et bien en présence d'un pape qui, pour la première fois dans l'histoire, n'est hostile ni à l'avortement, ni à l'euthanasie, ni à la contraception, ni au LGBTisme, ni au mariage des prêtres. Et le déni de cette réalité de la part d'un grand nombre de catholiques n'y changera rien. Si tous les faits cités plus hauts n'ont pas François comme auteur, il faut remarquer qu'il laisse faire, et saura bien le moment voulu donner la chiquenaude qui permettra à la pratique pastorale d' « évoluer », ne serait-ce que sous forme d'une note de bas de page dans une exhortation apostolique. Il se tait, il observe, il accompagne. Et surtout, c'est lui qui a choisi son entourage, limogeant les uns (Burke, Müller) et accordant aux autres une promotion (Paglia, Martin). Dans ces conditions, la thèse du bon-pape-entouré-de-mauvais-prélats ne tient plus. Sauf retournement providentiel de situation, les « avancées pastorales » des mois et des années à venir viendront immanquablement corroborer ce triste constat.

Bien sûr, on nous citera les petites phrases que le pape a bien voulu, tels des os à ronger, nous lâcher de temps à autre, pour mieux nous endormir. L'une des dernières en date concerne l'avortement, qualifié par François de « violation des droits fondamentaux » (source). Mais cette petite phrase, prononcée le 8 janvier 2018, est arrivée en même temps que le scandale suscité par Lilianne Ploumen, une pro-choice forcenée que François a honorée d'une récompense pontificale, pour son travail de promotion de l'avortement, affirme-t-elle (source). A posteriori, la petite phrase pro-vie lancée par François fonctionne donc comme l'alibi parfait auprès des catholiques que ce scandale aurait pu troubler. Ce scandale n'est pas sans rappeler l'hommage appuyé de François à l'avorteuse notoire Emma Bonino (source), hommage incompréhensible si vraiment le pape est hostile à l'avortement. Dans ces petites phrases de rééquilibrage communicationnel, nul souci de la vérité donc, mais un pur calcul stratégique.

Il y a donc urgence à prier et à jeûner, car certains démons ne se chassent que par la prière et par le jeûne (Matthieu 17, 21), mais aussi à protester et informer. Agir ainsi, ce n'est pas attaquer l’Église, mais bel et bien la défendre contre ses ennemis de l'intérieur. De toute cette catastrophe, peut-être certains concluront-ils qu'il est temps de quitter une Église passablement enlaidie. Mais si elle l'est, ce n'est pas d'une autre manière que le Christ, que Dieu « a fait péché pour nous » (2 Corinthiens 5, 21) dans sa Passion. Ne nous y trompons pas. Certes, les portes de l'Enfer ne prévaudront pas contre elle, de même qu'elles n'ont pas prévalu contre le Christ. Mais cette assurance n'a pas empêché ce dernier de mourir, avant de ressusciter. C'est dans cette mort même que tout a pu être gagné. Si donc Dieu permet ce qui ressemble fort à une Passion de l’Église (cf. ici), c'est que de ce déchaînement diabolique il tirera, de façon mystérieuse, un plus grand bien.

Notre-Dame de Fatima, priez pour nous.